Kingdom Hearts
Un article de Passion Jeux.
[{{{website}}} Website]
Histoire
Kairi est une jeune fille vivant paisiblement sur une petite île en compagnie de ses amis Sora et Rikku. Tous trois sont décidés à aller visiter le monde et peut-être même - qui sait - les autres mondes qu'ils imaginent par-delà la mer bleutée. Sauf que, manque de bol, y'a pas de port et encore moins de bateau dans les parages. Seule solution pour le joyeux trio : construire un radeau solide (quoique...) et faire des provisions pour le long voyage qui s'annonce (soit 3 champis, un oeuf, une gourde d'eau et en avant !). C'est justement en cherchant lesdits champignons que Sora tombe sur une porte mystérieusement apparue au fond d'une grotte. Celle-ci étant fermée à clé, les trois amis la laissent là et rentrent chez eux passer ce qu'ils pensent être la dernière nuit sur leur île.
Et malheureusement pour eux, c'est le cas. En pleine nuit, une pluie de comètes déchire le ciel noir tandis que d'étranges ombres vivantes prennent l'île d'assaut. Une ombre gigantesque contre laquelle Sora et son épée de bois ne font pas le poids engloutit les maisons, l'île et pour finir le monde entier dans une tempête de ténèbres, envoyant les trois amis on ne sait trop où.
C'est seul et légèrement déboussolé que l'ami Sora se réveille dans une ville inconnue peuplée de ces fichues ombres meurtrières dénommées les Sans-Coeurs et qui semblent irrésistiblement attirées par les coeurs de leurs victimes. Suivant un gros chien jaune insistant (Pluto, pour ceux qui ne l'auraient pas reconnu), il finit par tomber sur un canard ronchon et un chien noir aussi gentil que maladroit cherchant, sur ordre de leur roi, un certain "porteur de la Keyblade". Et comme le hasard et les scénaristes font bien les choses, Sora découvre qu'il est ce maître de la Keyblade, justement.
Apprenant très vite le maniement de la clé géante (si si, vous avez bien lu), il élimine rapidement les Sans-Coeurs environnants, aidé par Donald le magicien royal et Dingo le chef de la garde. Déterminés à retrouver Kairi, Rikku, le roi Mickey et le lien entre l'apparition des Sans-Coeurs et la disparition de nombre de mondes, le trio infernal Sora-Donald-Dingo entame le plus dangereux et le plus fantastique des voyages...
Le jeu
Donald et Dingo héros d'un jeu vidéo, c'est forcément un jeu pour gamin de bas âge. Pour ado de douze-treize ans, si on a de la chance. C'est vrai, quoi : si Disney faisait dans le vrai bon jeu vidéo, ça se saurait. Et c'est pas un coup de patte de Square qui va arranger ça. Bon, on passe à autre chose ?
C'est à peu près comme ça que bon nombre d'incrédules sont passés à côté d'un grand bijou de la console de Sony : Kingdom Hearts le bien-nommé. Le mixage de l'univers Disney avec celui de la série-phare de Square-Enix, Final Fantasy, avait toute les chances de tourner à la catastrophe pure et simple. Et pourtant, on se retrouve à voyager avec bonheur dans les mondes de certains des films les plus connus de Disney, et on croise de même les plus célèbres personnages de Square : Cloud, Squall, Aeris... tous parfaitement intégrés au décor et à l'histoire.
L'histoire, justement, est complexe et pleine de rebondissements, malgré quelques petits points prévisibles. Dans l'ensemble, on a jamais le temps de souffler ni de s'ennuyer, et les aventures de Sora et de ses compagnons s'enchaînent sans accroc pour notre plus grand bonheur. Les personnages des deux côtés sont assez bien étoffés, avec chacun son caractère et ses motivations propres. Les sujets abordés sont assez classiques : le Bien, le Mal, l'amitié, l'espoir, mais aussi la trahison, la rivalité et la haine... mais abordés un peu différemment, le mélange du tout permettant de pardonner le léger fond de mièvrerie qui perce parfois avec ses morales à la Disney (la fameuse Force de l'Amitié, par exemple). Mais bon, c'est dans les vieux pots qu'on fait les meilleures soupes, et l'histoire ne tombe globalement pas dans les réflexions faciles et n'épargne pas le joueur, témoin des pires trahisons et des plus héroïques actes.
Côté graphisme, les différents mondes sont superbes et bien modélisés, l'ambiance propre à chaque monde réflète bien celui du film dont il est tiré. On saute de liane en liane dans la jungle de Tarzan, on explore les profondeurs sous-marines du royaume de la petite sirène, on vole sur le bateau pirate du Pays Imaginaire et on visite le bazar d'Agrabah. Mention spéciale au monde de l'Etrange Noël de Monsieur Jack, au rendu plus réaliste et à l'ambiance noire à souhaits. La bande-son est également réussie et assez discrète pour qu'on en oublie qu'elle tourne en boucle, au point de fredonner l'air sans même s'en rendre compte. Les combats incessants ne la laisse de toutes façons pas souvent aller jusqu'au bout, alors...
Ah, les combats. Oubliez le tour par tour, oubliez les combats aléatoires, oubliez les soudains chargements du champ de bataille en pleine exploration. Ici, les ennemis apparaissent sous votre nez et vous sautent dessus sans préavis, directement dans le champ d'exploration. A vous de frapper et d'esquiver de droite et de gauche pour survivre : la guerre, c'est pas pour les mauviettes. Les actions sont simples (sauter, frapper, parer, rouler, magie, objet) et le lock-on sur un ennemi simplifie grandement la tâche. La maniabilité est est au rendez-vous : la sélection des magies ou des objets à utiliser est simple et aisée, même quand on zigzague pour esquiver les ennemis. Enfin, même si vous gérez l'équipement des trois héros, vous ne dirigerez cependant que Sora, les deux autres compères étants pris en charge par la console. Seul point noir : la caméra souvent confuse et mal placée lors des batailles à grande échelle, et donc vraiment énervante par moments.
En ce qui concerne le déroulement du jeu, il suit trois grandes étapes : d'abord, discuter un peu avec le personnage du monde qui remplacera un de vos deux compères et vous accompagnera lors de l'exploration (Tarzan, Ariel, la Bête... ). Il n'est bien sûr pas obligatoire de le prendre avec soi, le personnage désactivé profitant quand même de l'expérience, mais ces personnages ont souvent de bonnes attaques bien personnelles.
Deuxième étape : on nettoie un peu le monde des Sans-Coeurs qui y pullulent en suivant la mini-intrigue du monde en cours conduisant immanquablement à sa serrure. Eh oui, la Keyblade de Sora, non contente de changer de caractéristiques de puissance et de portée suivant le minuscule porte-clés qui l'orne, a pour fonction principale de verouiller les serrures des mondes et d'ainsi les préserver des Sans-Coeurs. Ensuite, il reste à vaincre le fameux Boss de Niveau, gigantesque, horrible et puissant qui veut ouvrir la serrure et plonger le monde dans les ténèbres. Que du classique, quoi, mais toujours agréable. Une fois l'ennemi battu et la serrure verouillée, on en apprends plus sur les événements généraux : qui dirige les Sans-Coeurs, le but de toute l'opération, que deviennent Rikku et Kairi etc.
Dernière étape : faire ses adieux à ses nouveaux amis et partir vers le monde suivant à bord d'un improbable vaisseau monté soi-même dans un simili Star Fox simplet mais amusant. On peut récolter des pièces de vaisseaux un peu partout, acheter des armes et des améliorations dans la ville de départ pour ensuite s'amuser à monter le tout de toutes les façons possibles à la manière d'un tas de legos.
Enfin, les personnages gagnent des niveaux pour chaque ennemi abattu, niveaux qui conduisent à de nouvelles compétences, plus de vie, de magie, d'armure... On peut également se procurer diverses armes pour ses compagnons, mais les améliorations de la Keyblades sont toutes à trouver. On notera également que les mondes peuvent être visité plus ou moins dans n'importe quel ordre, la difficulté étant croissante, qu'on ne cesse de faire des aller-retours entre les mondes pour diverses raisons et que certains mondes (comme le Collysée d'Hercule) ne suivent pas le schéma présenté.
Kingdom Hearts est donc un excellent jeu mêlant habilement les univers de Disney et de Final Fantasy, tous en mixant allègrement et sans fausse note le RPG et l'action. Et, cerise sur le gâteau, le scénario complexe se perpétue à travers Chail of Memories (sur Game Boy Advance) et Kingdom Hearts 2 (sur Playstation 2).